La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire a été adoptée définitivement le 10 février 2020. Concernant l’aspect gaspillage, le texte se veut proactif sur tous les fronts : le tri, le recyclage, la réparation, la consigne… Quelles sont concrètement les mesures prévues et à quelles échéances ? Réponses dans cet article.
La loi anti-gaspillage va faire le tri dans les déchets
D’après l’éco-organisme Citeo, le taux de recyclage en France a atteint 70 % en 2018. De fortes disparités existent cependant selon les matériaux. Par exemple, alors que l’acier est intégralement recyclé, le plastique ne l’est qu’à hauteur de 26,5 %. Or, la problématique liée aux déchets plastique qui finissent dans la nature est devenue l’une des priorités. C’est pour cela notamment que le gouvernement français a intégré dans la loi anti-gaspillage l’objectif de tendre vers 100 % de plastique recyclé en 2025.
Pour atteindre ce but ambitieux, plusieurs mesures ont été intégrées au texte de loi. Tout d’abord, le tri des déchets sera généralisé pour « tout producteur ou détenteur de déchets ». Par exemple, les métaux, verres, plastiques, papiers/cartons, textiles et bois pourront être jetés dans des bacs spécifiques dans les grandes surfaces. De cette manière, les consommateurs pourront se débarrasser des emballages dès leur passage en caisse, en 2025 au plus tard.
Par ailleurs, les règles de tri des déchets dans les communes doivent être uniformisées. Le recours à l’affichage permettra aux citoyens de disposer d’une information claire quant à ces règles. Enfin, les emballages devront indiquer de façon détaillée, le 1er janvier 2022 au plus tard, les consignes de tri qui s’appliquent pour chacun de leurs composants.
Le recyclage comme objectif prioritaire de la loi relative à la lutte contre le gaspillage
Trier c’est bien, mais l’objectif est de recycler tout ce qui est trié. Pour cela, les metteurs en marché ont l’obligation de concevoir des plastiques recyclables dès 2022, sous peine d’amende. De plus, deux objectifs progressifs de recyclage des bouteilles plastique à usage alimentaire sont définis :
77 % en 2025 ;
90 % en 2029.
Afin d’appuyer la nécessité d’améliorer la performance du tri, des campagnes de sensibilisation seront mises en œuvre par les éco-organismes. Elles porteront sur le caractère recyclable des produits mis sur le marché.
Enfin, en vue de soutenir le recyclage, il est nécessaire de trouver des débouchés aux produits recyclés. À cette fin, la loi sur l’économie circulaire et la lutte contre le gaspillage prévoit l’obligation d’incorporer des matériaux recyclés dans certains produits. Ceux-ci seront définis précisément après des études d’impact sur la santé et l’environnement.
Lutter contre le gaspillage en réparant ce qui peut l’être
Il est primordial de produire moins de déchets. Dans ce but, la réparation des produits contenant des pièces détachées constitue une excellente solution. La loi anti-gaspillage intègre donc plusieurs mesures en ce sens.
La première d’entre elles vise les producteurs d’équipements électriques et électroniques. Ils devront en 2024, au plus tard, communiquer l’indice de réparabilité de leurs produits. Cette information sera assortie de la durée de disponibilité des pièces détachées. Les consommateurs seront alors à même de les comparer, en leur âme et conscience.
Ces pièces détachées pourront être neuves ou substituées par des pièces issues de l’économie circulaire. Le but recherché est, outre la diminution des coûts pour le consommateur, la réduction de la production de déchets.
Par ailleurs, l’incitation à réparer est appuyée par des mesures concernant la garantie légale. Désormais, toute réparation durant la période de garantie induira en effet automatiquement une prorogation de cette dernière de six mois complémentaires. Par ailleurs, si la réparation n’est pas possible ou si elle n’est pas opérée par le vendeur, le consommateur peut exiger un remplacement du produit. Dans ce cas, la garantie légale repart de zéro.
Enfin, le producteur d’un bien n’a pas le droit de s’opposer à sa réparabilité ou son reconditionnement, de quelque manière que ce soit.
La consigne comme alternative au recyclage pour éviter le gaspillage
Consigne pour réemploi, consigne pour recyclage ? Ces deux solutions ont été longuement débattues dans les médias ces derniers mois. Le texte de loi laisse la porte ouverte en demandant à l’ADEME d’évaluer annuellement les performances de recyclage, notamment des bouteilles en plastique. Puis, en 2023, si les objectifs ne sont pas atteints, le Gouvernement mettra en place un système de consigne pour réemploi et/ou recyclage.
Pour rappel, la consigne pour réemploi consiste à rapporter une bouteille usagée dans un point de collecte, contre une potentielle rétribution monétaire. Ensuite, cette bouteille est lavée puis réutilisée. La consigne pour recyclage, quant à elle, consiste à faire payer aux consommateurs une écotaxe pour toute bouteille en plastique achetée. Cette taxe leur sera rétribuée s’ils rapportent ladite bouteille dans des points de collecte spécialement prévus à cet effet. Elle sera enfin recyclée.
La loi relative à la lutte contre le gaspillage et à l’économie circulaire promet de révolutionner le système français, tant en termes de production que de gestion des déchets. L’objectif avoué est de bannir le plastique à usage unique et de mettre le recyclage et le réemploi au premier plan pour tous les matériaux. L’ambition est là, certaines solutions existent déjà et d’autres les recherches restent en cours et avancent … Il ne reste qu’à appliquer et attendre les résultats !
Le verre, le papier et le plastique figurent parmi les matériaux d’emballages les plus utilisés dans notre quotidien. Au cours de leur vie, ils passent plusieurs fois entre les mains des consommateurs : de l’achat, au stockage, en passant par la consommation puis enfin le tri. Que sait-on réellement sur eux ? Quels sont leurs procédés de fabrication ? Comment sont-ils recyclés ? On vous dit tout dans cet article.
Le verre : de la fabrication au recyclage, le perpétuel recommencement
Selon le site futura-sciences.com, le verre est utilisé par l’homme depuis environ cinq millénaires. Les quatre grandes étapes de sa fabrication ont pourtant peu évolué. Malgré tout, une nouvelle phase est apparue depuis quelques années : le recyclage.
Tout commence par la silice contenue dans le sable. Il est fondu à environ 1500°C après avoir été mélangé à des fondants tels que la chaux, la potasse ou la soude. Dans cette mixture sont ajoutés de l’eau et des morceaux de verre recyclés.
Le verre ainsi obtenu est transformé à chaud, jusqu’à ce qu’il prenne la forme désirée. Son refroidissement lui permet de garder cette forme tout au long de sa vie. Sa résistance peut être améliorée par deux procédés complémentaires : le traitement thermique et la trempe.
Enfin vient l’étape de recyclage, à condition qu’une fois arrivé au stade de déchet, son tri soit bien effectué. Le verre est un matériau recyclable à l’infini. De plus, il fond à des températures moindres que la silice, ce qui fait que cette dernière étape de sa vie est plus économique et donc écologique. La seule limite est que la production de verre « neuf » nécessite a minima 20 % de verre recyclé. L’objectif actuel en France, est de tendre vers 100 % de verre recyclé d’ici 2025. Par ailleurs ce chiffre atteignait 78 % en 2017, selon l’ADEME.
Le papier et ses cinq vies
Qui dit papier dit bois, et plus précisément fibres de bois. On parle également de fibres vierges. Autrefois, le bois était issu de déchets de scierie, mais la demande mondiale a fortement augmenté.
La pâte à papier en est issue après traitement chimique ou mécanique, puis mélangée à de l’eau voire à du papier recyclé. Ensuite, le papier est blanchi, là encore grâce à un procédé basé sur la chimie. Enfin, les feuilles sont formées après ajout de plusieurs composants, selon les propriétés souhaitées.
Une fois utilisé et trié, le papier en tant que déchet peut être recyclé. L’avantage principal est de pouvoir être réinjecté dans la fabrication de papier « neuf », le tout pour un coût écologique bien moindre. D’après Citeo, la consommation d’énergie et d’eau nécessaire à la fabrication du papier est en effet trois fois moindre avec du papier recyclé qu’avec des fibres vierges.
Actuellement, selon des chiffres de Citeo, trois millions de tonnes de papiers sont commercialisées chaque année. Le taux de recyclage en France atteint par ailleurs 59 %. 70 % des papiers recyclés redeviennent des papiers et, 20 % des emballages en carton. Au final en moyenne, les nouveaux papiers intègrent environ 40 % de fibres recyclées. Il a ainsi été calculé qu’un papier peut ainsi être recyclé cinq fois en moyenne, en considérant tous ces mélanges.
Fabriqué puis recyclé, les secrets du plastique
Majoritairement issu du pétrole, le plastique connaît un procédé de fabrication en quatre étapes, avant son éventuel recyclage en fin de vie. Des alternatives au pétrole, utilisant la cellulose, l’amidon ou le gaz naturel existent, mais elles restent marginales.
Ainsi, selon le site futura-sciences.com, tout commence à partir du naphta, un liquide issu du pétrole, préalablement craqué. Cela signifie qu’il est chauffé à 800°C puis refroidi brutalement jusqu’à 400°C. Ensuite vient l’étape de polymérisation, c’est-à-dire que les molécules obtenues se lient entre elles afin de former des chaînes de plastique. Ce dernier se présente alors sous la forme de poudre, de granulés ou de liquide.
Suivant diverses techniques de moulage, extrusion, injection ou thermoformage, ces poudres, granulés ou liquides prennent la forme du produit ou de l’emballage souhaité. Des colorants et autres additifs leur confèrent par ailleurs toutes sortes de propriétés selon l’usage auquel ils sont destinés.
Une fois en fin de vie, la plupart des plastiques peuvent être recyclés. Cela dépend des consignes de tri en vigueur dans les communes. Après des cycles de prélavage et de tri, ils sont broyés en paillettes. De nouvelles étapes de lavage, rinçage, essorage, séchage, tamisage interviennent avant que les paillettes deviennent des granulés. Ces derniers sont ensuite intégrés dans le cycle de production de nouveaux plastiques.
En fonction de la nature du plastique, la filière est différente et les débouchés variés. Selon des chiffres publiés en décembre 2019 par Citeo, 26,5 % des emballages plastique sont aujourd’hui recyclés. Ce chiffre grimpe à près de 60 % en s’intéressant uniquement aux bouteilles et autres flacons. L’extension des consignes de tri d’ici 2022 devrait permettre d’optimiser cette performance.
Le plastique ne peut pas être recyclé indéfiniment mais un bon tri et un bon recyclage permettent d’augmenter le nombre de cycles qu’il peut subir. Sa réintégration dans de nouveaux produits et emballages plastique dépend également de la nature de ces derniers. S’il y a contact alimentaire, les règles seront en effet beaucoup plus strictes. Enfin, certains plastiques ne sont ni compatibles avec un contact alimentaire, ni recyclables.
Chaque année, la réglementation impose à un certain nombre d’entreprises de réaliser une déclaration auprès de Citeo. Qui est concerné ? Que faut-il déclarer et pourquoi ?
Pourquoi faut-il réaliser une déclaration auprès de Citeo ?
Le code de l’environnement instaure le principe de Responsabilité élargie du producteur, ou REP. Dans ce cadre, l’éco-organisme Citeo est missionné pour centraliser les déclarations des entreprises concernées par la REP au titre des papiers et des emballages.
L’objectif est de récupérer une taxe proportionnelle à la quantité déclarée. Cette contribution permet ensuite de mettre en place des actions en faveur du recyclage et de la performance de l’économie circulaire. Le site internet de Citeo précise les axes privilégiés :
financement de la collective sélective ;
sensibilisation au tri des déchets ;
éco-conception et rentabilité des filières de recyclage.
Cette déclaration est obligatoire et doit être réalisée entre le 1er janvier et le 28 ou 29 février, concernant les tonnages émis l’année précédente. Par la suite, la contribution financière est à verser avant le 30 avril.
Que faut-il déclarer à Citeo ?
Seules les entreprises émettant des emballages ou des papiers graphiques sont concernées par la déclaration annuelle de Citeo (sachant que c’est la réglementation qui impose de la réaliser via cet éco-organisme). Toutefois, les critères sont nombreux et il existe des exceptions et des bonus. Citeo a publié sur son site trois guides à destination de leurs adhérents, en vue de simplifier leur lecture de la réglementation. Ceux-ci portent sur :
Dans cet article ne seront abordés que les emballages ménagers. Il faut dès lors savoir que la totalité de ceux mis sur le marché en France doivent être déclarés. À titre d’exemple sont concernés :
les produits vendus dans les commerces accessibles aux particuliers ;
ceux vendus dans les commerces accessibles uniquement aux professionnels, si ces derniers les revendent ensuite à des particuliers ;
ceux vendus dans les distributeurs automatiques ;
ceux vendus puis consommés sur place ou non ;
les emballages de transport ;
les emballages entourant les lots de produits destinés aux consommateurs finaux…
De ce fait sont exclus les emballages des produits uniquement consommés ou utilisés par des professionnels, notamment les très grands formats, les emballages de regroupement restés dans les points de vente et les emballages souillés par des produits chimiques par exemple.
Focus sur la déclaration des emballages ménagers
En vue de simplifier la démarche pour les déclarants, Citeo optimise régulièrement son outil en ligne. Notamment, l’éco-organisme a réduit le nombre de lignes à remplir, en introduisant l’Unité de Vente Consommateurs (UVC) comme unité de référence.
Par ailleurs, une aide intuitive est proposée pour détecter rapidement et efficacement les éventuelles erreurs de saisie. Enfin, les petits producteurs, c’est-à-dire ceux qui émettent moins de 10 000 UVC annuellement, peuvent payer une contribution forfaitaire de 80 €. Pour cela, leur déclaration est validée en trois clics, constituant un gain de temps conséquent.
Qui est concerné par la déclaration Citeo des emballages ménagers ?
Émettre un ou plusieurs types d’emballages concernés par la déclaration n’est pas la seule condition nécessaire pour devenir adhérent à Citeo. Il faut être soit le premier à mettre sur le marché le produit emballé, soit un importateur, soit un producteur. Dans certains cas, le distributeur est également concerné.
Pour pouvoir réaliser sa déclaration annuelle, il est indispensable, au préalable, d’adhérer à Citeo. En effet, c’est l’unique éco-organisme compétent pour les emballages. Il est à ce titre habilité à recevoir les déclarations, à les traiter et à encaisser les contributions.
Les barèmes de l’éco-taxe, les majorations et les bonus dans le cadre de la déclaration Citeo
Différents selon le matériau, les barèmes exhaustifs figurent dans les guides publiés par Citeo. Concernant les emballages, le mode de calcul et le système de bonus-malus dépendent de plusieurs critères. Par ailleurs, il existe des situations dans lesquelles la déclaration peut être simplifiée. Citeo met à disposition, sur son site, des outils pour aider le déclarant à s’y retrouver.
En conclusion, les critères et les modes de calcul sont difficiles à appréhender dans nombre de situations. Pour autant, Citeo met tout en œuvre pour faciliter le travail de ses adhérents lors de la déclaration annuelle. Sachant que toute sous-estimation ou omission de déclaration est passible de lourdes amendes, il est conseillé de ne pas négliger cette étape indispensable et réglementaire. A fortiori, cette déclaration permet à chaque entreprise de mesurer factuellement les progrès de sa performance en économie circulaire.
Les emballages plastique peuvent être recyclables et d’autres recyclés. Cette dernière typologie de plastique connaît alors une deuxième vie dans des applications diverses, parfois pour de nouveaux emballages. Cet article fera le point sur la situation actuelle à cet égard, en se basant sur la réglementation. Il tentera enfin de lister les bénéfices et les freins à l’utilisation de plastique recyclé dans les emballages.
Plastique recyclé dans les emballages : état des lieux
À l’heure actuelle, le plastique recyclé ne peut pas être utilisé dans des emballages destinés au contact alimentaire, à l’exception des bouteilles. Toutefois, il est très utilisé dans les emballages ménagers et industriels. Une étude du Conseil national de l’emballage, parue en janvier 2019, pose la situation en France.
Le polyéthylène recyclé dans les emballages alimentaires
La France met entre 300 000 et 350 000 tonnes de bouteilles en PET sur le marché chaque année. Un peu plus de la moitié est recyclée, soit entre 170 000 et 200 000 tonnes, dont 75 % est de couleur claire. En 2016, 43 % de ce PET clair recyclé, également appelé rPET clair, a été introduit dans la fabrication de PET pour de nouvelles bouteilles. Cette proportion est passée à 50 % un an plus tard, soit l’équivalent d’environ 70 000 tonnes. Le reste du PET, clair ou foncé, est majoritairement utilisé dans la fabrication de fibres textiles.
Si la proportion de PET clair recyclé est nettement supérieure à celle du PET foncé ou opaque, c’est à cause des additifs qui lui donnent sa couleur. Cela les rend plus difficilement recyclable. Les industriels privilégient donc le PET sans colorant afin de maximiser le rendement lors du recyclage.
Les autres plastiques recyclés mais non incorporés dans des contenants alimentaires
Quatre familles de plastiques sont principalement recyclées en France, puis utilisées pour fabriquer de nouveaux emballages. Il s’agit des polyéthylènes haute et basse densité PEHD et PEBD. Les débouchés sont spécifiques à la matière.
Ainsi, le rPEHD, pour PEHD recyclé, est utilisé dans la fabrication de tubes, de pièces pour l’automobile… Le rPEBD quant à lui sert plutôt dans les sacs poubelle et les films de palettisation.
Que dit la réglementation sur l’utilisation de plastique recyclé dans les emballages ?
Au niveau européen en décembre 2018, un accord a été signé. Il s’agit de la Directive SUP pour « Single Use Plastics ». Cet accord prévoit qu’à l’horizon 2030, toutes les nouvelles bouteilles en plastique devront contenir au moins 30 % de matière recyclée.
Plus récemment, en début d’année, la France a adopté la loi sur l’économie circulaire. Elle ouvre la voie à une obligation d’incorporation minimale de matière recyclée pour certains produits et matériaux. Des décrets d’application viendront préciser ces éléments ultérieurement.
Globalement, la réglementation est frileuse et pauvre sur cette thématique. Pourtant, malgré des freins bien identifiés, fabriquer de nouveaux emballages grâce au plastique recyclé présenterait des bénéfices, notamment pour l’environnement.
Quels sont les bénéfices et les freins à l’incorporation de matière recyclée dans les emballages plastique ?
La France vise les 100 % de plastiques recyclés d’ici 2025. Derrière ce vœu pieux se cache une réalité plus contrastée. Tout d’abord parce que le plastique ne peut pas, en l’état actuel des connaissances, être recyclé indéfiniment. De plus, une fois recyclé et incorporé dans d’autres produits non recyclables, le seul débouché est l’incinération. Dès lors, les freins à l’utilisation du plastique recyclé dans les nouveaux emballages sont nombreux.
Les raisons qui freinent l’utilisation du plastique recyclé dans les emballages
D’un point de vue qualitatif, un plastique recyclé contient toutes sortes de polluants qu’il a absorbés durant sa vie précédente, notamment en tant que déchet. Le nettoyage tel qu’il est réalisé à l’heure actuelle ne permet en effet pas de l’en débarrasser, réduisant ses qualités intrinsèques, telles que la solidité notamment. Les débouchés sont donc limités par cet aspect et le contact alimentaire ne peut en aucun cas en faire partie. La sécurité des consommateurs passe avant les bénéfices pour l’environnement.
Le cas du PET vu précédemment est légèrement différent, mais il connaît tout de même une dégradation de sa pureté. Il ne peut donc être recyclé qu’une seule fois en vue d’un contact alimentaire. Au-delà, il devra être utilisé pour d’autres produits.
Enfin, l’aspect économique n’est pas neutre non plus. En effet, les gisements en plastiques recyclés restent faibles. Or, la fabrication des emballages est gourmande en matière première et elle doit être assurée en toutes circonstances. Compter sur le recyclage pour fournir cette matière première est à l’heure actuelle trop délicat. De plus, obtenir un plastique recyclé pur pour certains usages revient cher. Plus cher parfois que le coût de la matière « neuve » issue des ressources naturelles comme le pétrole. À ce titre, le plastique recyclé peine encore à rivaliser.
Les bénéfices environnementaux plaident pour l’utilisation de plastique recyclé dans les emballages
Si la recherche et le développement de nouvelles techniques pouvaient lever ces freins, nombre de bénéfices pourraient plaider en faveur de l’incorporation de plastique recyclé dans les nouveaux emballages.
Tout le plastique qui ne finit pas incinéré est forcément meilleur pour l’environnement. Le recyclage est donc avantageux. Il a été prouvé que la production d’une tonne de plastique recyclé nécessite jusqu’à neuf fois moins d’énergie que le plastique « vierge ». C’est l’équivalent de deux à trois tonnes équivalent carbone non produites. Ces chiffres divergent selon la famille de plastique :
recycler une tonne de PET permet d’économiser 83 % d’énergie par rapport à la fabrication d’une tonne de PET vierge ;
pour le PEHD, ce chiffre monte à 89 %.
Enfin, du côté des consommateurs, une étude Citeo-Ademe publiée en 2014 a révélé que la présence des matière recyclée dans les emballages était bien perçue par 61 % des Français.
Citeo est un éco-organisme né de la fusion entre Éco-emballages et Écofolio en septembre 2017 qui se positionne en accélérateur de l’économie circulaire. Quels sont ses missions, ses résultats, ses projets, les services qu’elle rend ? Autant de questions qui trouveront des réponses dans cet article.
Les missions de Citeo
Au même titre qu’Éco-emballages et Écofolio qu’elle remplace, Citeo met en œuvre des actions en vue de réduire l’impact environnemental des emballages et des papiers. Dans ce but, elle s’emploie tout d’abord à déployer le tri des déchets sur l’ensemble du territoire français. Concrètement, elle sensibilise aux gestes de tri tout en créant des filières de recyclage en vue de faciliter leur déploiement.
Ensuite, elle agit en amont en étudiant l’éco-conception des emballages. Le bénéfice attendu est double : moins de déchets et moins de tension sur les ressources naturelles de la planète. Les partenariats qu’elle noue dans ce cadre profitent à tous.
Une fois l’emballage ou le papier mis sur le marché, Citeo se mobilise en faveur des filières de recyclage et de réemploi. Dans le premier cas, les déchets réintègrent le cycle de production des emballages et papiers en tant que matières premières. Dans le second, l’impact environnemental est minimisé du fait d’une quantité de déchets réduite.
Enfin, Citeo regroupe les déclarations des quantités d’emballages et de papiers produites par les entreprises. Dans le même temps, elle collecte les taxes dues dans le cadre de la réglementation. Ce sont ces éco-taxes qui constituent les revenus de Citeo, investis ensuite dans tous les projets et autres services qu’elle met en œuvre à destination des entreprises, des collectivités et des citoyens.
Les chiffres-clés autour de Citeo
Dans son rapport d’activités 2018, Citeo a publié un certain nombre de résultats mettant en avant ses performances et ses actions en faveur de l’environnement. Globalement, le recyclage progresse en France : 70 % des emballages ont été recyclés contre 67,5 % en 2017. Concernant les papiers, ce taux passe de 57,6 % à 59 % sur la même période. Ramené par habitant, cela représente 50 kg par an pour les emballages et 20,5 kg par an pour les papiers.
Parmi les actions, Citeo déploie progressivement sur l’ensemble du territoire les consignes de tri élargies. L’objectif est de permettre à tous les Français de jeter dans la poubelle de tri la totalité des emballages, pots de yaourts et films plastique y compris, pour ne citer qu’eux. En 2018, 17,5 millions d’habitants étaient concernés, tandis que fin 2019, leur nombre est passé à près de 29 millions.
Citeo, initiateur de nombreux projets
Pour parvenir aux objectifs de recyclage définis par le gouvernement, Citeo lance des projets visant à améliorer le recyclage et l’éco-conception. Dans le premier cas, sont concernés, entre autres produits, les :
emballages en PET opaque, de l’anglais PolyEthylene Terephthalate ;
pots et barquettes en plastique ;
bouteilles PET avec manchons.
En termes d’éco-conception, les initiatives portent premièrement sur la création d’un outil en ligne dénommé FEEL, pour Facilitateur d’Éco-conception En Ligne. Son rôle est de rassembler les retours d’expérience des différents secteurs. Cela facilite ainsi la démarche pour toute entreprise souhaitant intégrer l’éco-conception d’un produit dans son process.
Deuxièmement, elles reposent sur l’organisation de conférences et de discussions en ligne. Des bonnes pratiques y sont échangées entre les différents participants et l’éco-organisme, dans un but de progrès mutualisé.
Enfin, Citeo organise le Circular challenge, qui permet de détecter des solutions innovantes en faveur de l’économie circulaire à travers le monde. En les identifiant et en y collaborant, cela permet de leur donner un coup de pouce salvateur pour leur avenir. En 4 ans, ce projet a déjà contribué à identifier plus de 500 initiatives.
Citeo au service des entreprises et des citoyens
En tant qu’entreprise à but non lucratif, Citeo propose un certain nombre de services gratuits, tant à ses adhérents qu’à l’ensemble de la population. Par adhérents, il faut comprendre les entreprises et autres organisations qui ont dans l’obligation de déclarer les tonnages de papiers et emballages émis chaque année.
Les services rendus par Citeo à ses adhérents
En premier lieu, Citeo propose une interface internet pour les déclarations annuelles obligatoires. Celles-ci concernent les papiers, les emballages et les publications de presse émis chaque année. Des tutoriels et des services d’aide sont mis à disposition pour faciliter ces déclarations et mieux comprendre la réglementation sur ces sujets.
Déjà évoqué précédemment, l’outil FEEL permet, gratuitement et en quinze minutes, de réaliser un diagnostic d’impact environnemental en fonction des emballages. En modifiant certains paramètres, l’utilisateur peut alors détecter des pistes d’amélioration dans la conception de ses produits.
En termes de communication, Citeo met à la disposition de ses clients un certain nombre de logos à apposer sur les emballages. Leur objectif est d’informer le consommateur de leur caractère recyclable, ou non.
Enfin, plusieurs guides et publications sont mis en ligne sur le site internet de Citeo. Ils permettent par exemple de partager des bonnes pratiques ou d’expliquer des évolutions réglementaires.
Le public aussi bénéficie des services proposés par Citeo
En tant qu’éco-organisme emballages et papiers, Citeo se doit d’améliorer les performances de tri des citoyens. Pour cela, il agit notamment sur la communication. En informant, en simplifiant les consignes ou en publiant des guides à leur intention, Citeo cherche à influencer le comportement des consommateurs.
Par ailleurs, puisque éduquer sans féliciter fait perdre en efficacité, Citeo publie chaque année plusieurs chiffres-clés sur le recyclage et le tri. Compilés par l’Observatoire du Geste de Tri et issus d’une enquête réalisée annuellement par Ipsos, ces résultats permettent d’appréhender les progrès en la matière. La dernière en date a été mise en ligne en août 2019.
Enfin, pour bien préparer l’avenir, Citeo ne néglige pas les enfants. Au travers de son Club Citeo, elle initie les citoyens de demain au développement durable. Plusieurs actions sont ainsi proposées :
Ils ont beau être décriés, les emballages ont été initialement conçus dans sept buts bien précis. L’objectif de cet article va être de lister et expliquer leurs différentes fonctionnalités, avec l’aide du Conseil national de l’emballage.
Non, l’emballage n’est pas une simple source de déchets.